« Ce qu’il reste des Anges », dit elle de ses sculptures, empreintes de corps disparus, enfuis.
Suspendus, ils flottent irréels, blancs, vides !
Depuis quelques années, Fanny Alloing s’applique à saisir le murmure des Anges.
Formes pures, figées, les corps émergent lentement, immaculés, ouverts.La légèreté des matériaux, bandes plâtrées, soie, papier, laisse voir comme de la peau en transparence.L’intérieur autant que l’extérieur, la profondeur révélée derrière l’apparence.Il se dit là quelque chose sur la fragilité de la forme humaine : on chuchote un au-delà de la chair.
Abandonnées lors d’un passage sur terre, ces blanches chrysalides ne seraient- elles pas justement l’enveloppe de l’âme ? Sans bruit et avec infiniment de douceur, nous sommes conviés à contempler l’inconnu, le grand vide, l’immensité à laquelle nous appartenons. Et si ces êtres pâles et si beaux nous parlaient simplement de la disparition des corps, de la mort inévitable.Beauté et fragilité du chemin : « Être et disparaître »
Cécile Nivet Directrice de la Galerie « Le Rayon Vert »- Nantes