Ce qu’il reste des anges, les photos moulages plein d’humanisme de Fanny Alloing
Du vendredi 17 octobre au samedi 1er novembre, l’artiste Fanny Alloing expose ses impressionnants « photos-moulages » au Temple du goût à Nantes. Rencontre.
Elle est lessivée, fatiguée, mais tellement heureuse d’enclencher la cinquième vitesse sur une installation qu’elle veut parfaite, en tout cas comme elle l’a rêvée, travaillée, imaginée. Elle, c’est Fanny Alloing, professeur d’Arts Plastiques aujourd’hui mais qui, hier (voilà une décennie), a bousculé sa vie pour plonger dans la création. De son ancien job dans les ressources humaines, elle conserve ce « côté à l’aise avec les gens. Dans ce que je fais désormais, je retrouve tout ce que j’aime. Je retrouve la sensation du dessin et j’ai aussi l’impression d’être dans la peau d’un sculpteur ».
Ce qu’elle fait, ce sont des anges, en quelque sorte puisque parfois, suspendus dans les airs. Moulages de corps avec des bandes plâtrées, juste en partie, de façon à voir l’extérieur et l’intérieur.
« Je ne les emprisonne pas ». Des représentations d’hommes et de femmes qu’elle aime, qu’elle a croisé sur sa route.
La présence de l’autre.
Car voilà, Fanny Alloing, n’obéit qu’à son instinct, ses sensations, émotions. À la disparition d’une de ses jeunes tantes, le déclic de la mort au bout du parcours l’a crocheté. « Qui suis-je pour moi et pour les autres ? Quelle trace laisse-t-on ? » Ce questionnement à pris forme dans ses créations, synonymes de solitude et paradoxalement de rencontres.
« Le sens de la vie est là, dans ces échanges. Quand le modèle part de chez moi, après le moulage, je suis touchée de pouvoir garder sa présence ».
Qui sont tous ces gens, ces couples ?
« Il y a une aventure avec chacun, quelque chose d’unique, je ne donne pas trop d’informations, j’aime garder un certain mystère ».
Stephane Pajot. Presse Océan, octobre 2003.