C’est du silence sculpté, du silence empli de recueillement et de paix. Fanny Alloing lui donne une apparence humaine. Le visage est placide, les yeux sont clos, la bouche trace un pli que ne déforme aucune amertume ni colère. Tout se passe à l’intérieur du crâne, en une méditation à laquelle nous ne sommes pas conviés, que l’on peut juste imaginer, en fonction de notre ressenti devant les traits du modèle immortalisé par la terre. Alors, nous faisons silence, aussi, et pour une fois, laissons au vestiaire les pépiements intempestifs de nos consciences. Fanny Alloing nous invite à tempérer les tumultes du monde, à nous recueillir à notre tour, la vie, n’est-ce pas, se vit avec plus de fougue et d’enthousiasme si l’on sait de temps à autre s’abandonner à écouter battre son coeur. Et laisser tomber pour quelques instants, le masque social pour le remplacer par un autre, plus serein.
B.L – Miroir de l’Art n°107